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Patinage/ Portrait : Florent Amodio, la passion a parlé

13 Apr 2022
4 minutes, 16 secondes

Champion d’Europe 2011, aujourd’hui coach, Florent Amodio dirige la Amodio Figure Skating Academy Vaujany. Nous lui avons posé quelques questions.

Le passage de patineur à entraîneur a-t-il été naturel ?

Après ma carrière, je voulais tout faire sauf ça ! Ça prend tellement de temps, j’étais tellement investi qu’à un moment donné, il faut tout lâcher, mais finalement, j’ai repris contact avec la glace via des stages d’été pour voir si j’aimais ça, si le message passait avec les élèves et tout de suite, il y a eu une connexion. Je m’étais lancé dans le journalisme, j’aimais bien mais il me manquait quelque chose, je n’avais pas la passion. Et quand j’ai repris contact avec la glace, la passion a parlé, la fusion s’est faite avec les élèves, j’ai eu beaucoup de demandes, ce qui m’a surpris, et je me suis senti utile. C’est pour ça que je me suis dit « allez, on se lance à fond là-dedans ». C’est vrai que j’ai parlé patinage pendant plus de 25 ans de ma vie, donc c’était naturel pour moi. Cependant, j’avais un truc en tête : ce n’est pas parce que tu as été un bon patineur que tu seras un bon coach. Alors, j’ai fait les choses dans l’ordre. J’apprends énormément chaque jour. J’ai la volonté de devenir un grand coach mais, surtout, de donner le meilleur à mes élèves et ce, le plus rapidement possible.

Vous êtes devenu coach mais vous avez aussi créé votre propre structure, la Amodio Figure Skating Academy Vaujany. C’est un autre pas à franchir…

Soit je fais tout à fond, soit je ne le fais pas, donc ça aussi, ça faisait partie de ma philosophie. Je voulais proposer à mes athlètes les meilleures conditions avec de la glace toute la journée, un accès à des pôles tels que le gymnase, la salle de musculation, la piscine… Que tout soit réuni pour créer les champions de demain. Et ç’a collé avec ce qu’on m’a promis à Vaujany. En compagnie de tous les acteurs de la commune, on s’est lancé dans la création de cette académie.

Comment la définiriez-vous ?

C’est une école où - j’imagine que tous les coaches doivent dire ça - le travail prime. On a la chance d’avoir des conditions optimales, dans un petit village de montagne magnifique où le stress n’existe pas et où les élèves sont en pleine sécurité. Déjà, ces paramètres-là donnent de la stabilité. Et pour un athlète de haut niveau, c’est l’une des clés de la réussite.
Après, je suis à la patinoire de 7h à 18h tous les jours avec les heures de glace, le hors glace, le spécifique… Je suis dédié à ce projet, c’est un métier qui me demande énormément, j’en suis conscient, et parfois ça me pèse. Je n’étais pas habitué à ça, tout tournait autour de moi pendant ma carrière, et le métier de coach est devenu une passion où le passé est oublié : Florent Amodio, les titres, les galas… J’ai l’impression que c’était une autre vie et cette vie de coach me plaît encore plus. Donner tout à des gamins qui attendent quelque chose de toi et, en plus, avoir plutôt rapidement des résultats, ça me remplit et de bonheur et d’envie de continuer à m’améliorer, à grandir, à faire de cette académie un truc encore plus grand.

J’ai fait le choix de travailler en France, c’était l’un de mes grands combats parce que c’est vrai qu’on est vite appelé pour entraîner à l’étranger. Je me bats pour y rester, je suis très fier de réussir ce projet en France, je demande les meilleures conditions possibles pour créer des champions, mais il faut bosser. Et la compétition est notre cadeau. Je suis très dur, je connais le haut niveau, on ne plaisante pas, on sait que pour aller tout là-haut, on doit faire d’énormes sacrifices, on doit énormément travailler, et c’est ce que j’essaie de transmettre à mes élèves.

Parlez-nous de vos élèves justement…

J’ai des élèves français et internationaux. En France, il y a François Pitot, qui est tout jeune, brille, montre le chemin et aspire à d’énormes choses pour le futur tricolore (il représentera la France lors des Championnats du Monde juniors à Tallinn, la semaine prochaine). Il y a aussi Luc Economides qui grandit, mûrit et commence à faire de grosses prestations. Ensuite, j’ai des élèves qui viennent de tous les horizons (Belgique, Hongrie, Roumanie, Espagne, Russie) et lors de mes stages d’été, on a aussi des Américains et des Canadiens. J’aime regarder ce qui se fait ailleurs, montrer que le haut niveau ne nous attend pas ; ça donne aussi un objectif à ces élèves. L’objectif, c’est d’aller le plus haut possible. On sait que le niveau est très, très élevé, mais on essaie de créer, je ne vais pas dire de grandes choses, mais le meilleur pour eux du moins.
Tous soudés, et là, je parle de l’équipe de France au sens large, c’est sûr qu’on y arrivera. J’espère que le partage et l’unité nous rapporteront le maximum de médailles dans les années à venir.

Source: FFSG

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